L’esprit de la Messe de saint Paul VI (Jean-Baptiste Nadler)

Les éditions Artège ont récemment publié un ouvrage intitulé L’esprit de la Messe de Paul VI. L’auteur de cet ouvrage très intéressant, l’abbé Jean-Baptiste Nadler, prêtre du diocèse de Vannes et membre de la communauté de l’Emmanuel, a bien voulu répondre à nos questions.

Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Je l’avais en tête depuis plusieurs années. Ce livre est l’assemblage de convictions que je porte depuis trente ans, depuis mes années lycéennes et étudiantes, où j’ai fait l’expérience de l’ancienne forme du rite romain au pèlerinage de Chartres. Ces convictions se sont fortifiées lors de mon noviciat à Solesmes et mes années de séminaire diocésain, puis comme membre de la communauté de l’Emmanuel (ayant été membre de son bureau liturgique international). Dans tous ces endroits, j’ai mené une vie liturgique intense, mais en constatant aussi que l’on faisait parfois dire à Vatican II ce qu’il n’avait pas dit. L’on prend des libertés par rapport à Sacrosanctum Concilium (dont nous fêtons les soixante ans) et au missel et aux textes liturgiques. Par exemple, l’un de mes supérieurs de séminaire disait : « le concile a enlevé le grégorien » ; j’ai bondi sur ma chaise ! C’est le contraire qui est vrai, le concile a fait du grégorien le chant propre de la liturgie romaine. J’en ai conclu que beaucoup de conflits reposent sur une certaine ignorance du concile et des textes liturgiques qui l’ont suivi. J’ai donc voulu faire une présentation de base sur le missel de saint Paul VI afin de confronter nos pratiques : n’y aurait-il pas encore des efforts à faire pour être en concordance avec Sacrosanctum Concilium et les textes liturgiques ?

On assiste aujourd’hui à une floraison d’ouvrages sur la Messe de saint Paul VI célébrée dans un sens plus traditionnel (je pense au missel Laudate par exemple ou au missel grégorien de Solesmes). Votre livre s’inscrit-il dans la même démarche ?

Je me retrouve complètement dans ce missel Laudate et j’en fais la promotion. Quant aux ouvrages de Solesmes, je les utilise dans ma paroisse. Il me semble en tous cas qu’alors que nous fêtons les 60 ans de Sacrosanctum Concilium, après une longue génération de prêtres, on peut regarder les choses de manière plus apaisée. Les années post-conciliaires sont derrière nous. Je suis né en 1976, dix ans après la clôture de VII. Les tempêtes, les erreurs « à la limite du supportable » comme disait Benoît XVI, tout ceci est largement derrière nous, même s’il reste des lieux où la Messe est célébrée de manière éloignée des rubriques du missel. Je ne suis donc pas étonné qu’il y ait une floraison de livres cherchant à recadrer les choses. Mais je pense qu’il y en a eu tout le temps, à commencer par ceux du magistère, de la congrégation pour le clergé ; je pense aussi à la lettre apostolique de saint Jean-Paul II pour les vingt-cinq ans de Sacrosanctum Concilium, Vicesimus Quintus Annus, où il demande pardon au nom de tous les évêques pour les célébrations scandaleuses de la liturgie, sans oublier les textes du pape François.

Comment analysez-vous la situation de l’Église latine depuis Traditionis Custodes ?

C’est vrai qu’il y a eu Traditionis Custodes et les textes qui ont suivi (notamment la réponse aux dubias) qui sont un coup de tonnerre dans le monde traditionaliste. Personnellement, j’ai appris à célébrer selon la forme extraordinaire (FE), et je l’ai fait de temps en temps. Pour les communautés « tradies », c’est un séisme : j’ai beaucoup d’amis dans ces milieux, et je comprends leur situation. Et cette situation occupe une part de la sollicitude des évêques, Traditionis Custodes étant appliqué différemment selon les lieux. 

Je ne commente pas les textes du magistère, mais il est vrai qu’il y a une dimension un peu dramatique entre les fidèles de la FE et leurs pasteurs, dimension qui ne sera pas réglée tant que Sacrosanctum Concilium ne sera pas totalement appliquée. Si l’on se contente de comparer la FE (célébrée de manière soignée et très différente de ce que l’on avait dans les années 1950 par exemple) et la forme ordinaire (FO) telle que célébrée habituellement en France et dans le monde, de manière variable, on a affaire à deux réalités qui ne sont pas comparables. Je trouve donc dommage que l’on me dise que je vais à la FE parce que la FO n’est pas géniale. Faisons en sorte qu’elle soit géniale ! Plus fidèle aux normes, à Sacrosanctum Concilium, à la PGMR (Présentation générale du missel romain, ndr). Tant que ce ne sera pas fait, l’argument « tradi » revenant à dire que « c’est mal célébré » subsistera, tout injuste qu’il soit. Il faut donc développer dans chaque diocèse une FO excellente. Cela ne résoudra peut-être pas tout, mais c’est une condition nécessaire pour résoudre le problème.

Je rappelle d’ailleurs que la FE est dite « extraordinaire » en un sens précis : elle n’est pas forcément meilleure, mais sort de l’ordinaire, elle n’est pas la norme. Traditionis Custodes dit : « les livres liturgiques promulgués par les saints pontifes Paul VI et Jean-Paul II, selon les décrets du concile Vatican II, sont l’unique expression de la « lex orandi » du rite romain ». Il y a là un changement par rapport à Summorum Pontificum qu’il faut comprendre. La FE a droit de cité comme exception, la norme étant la FO. Et le pape François donne des permissions et laisse aux évêques le soin de veiller à ces permissions. 

La réforme était-elle une rupture ou une continuité à vos yeux ? 

Je botte en touche sur ce point. D’abord parce que cela nécessiterait des compétences que je n’ai pas. Je suis d’abord curé de paroisse et ma vie liturgique est en paroisse. Bien célébrer, c’est porter du fruit. D’autre part, par principe, je suis obéissant à l’Eglise. Et si l’on m’invite à lire les textes et le concile selon une herméneutique de continuité, j’obéis et je cherche à voir en quoi il s’agit d’une continuité. C’est ce que j’essaye de faire dans mon livre, où je fais un résumé de la réforme liturgique en parlant du concile de Trente et de la liturgie médiévale, la réforme protestante et en particulier l’architecture issue de la réforme tridentine, où la volonté de faire participer les fidèles à la liturgie est très visible. Les églises tridentines sont là pour faire mieux participer les fidèles à la Messe. Et c’est la ligne directive du concile Vatican II ! J’y vois un axe de continuité massif. Après, bien sûr, il y a des changements majeurs entre 1962 et 1969… continuité ou rupture ? Il est évident que l’Eglise veut qu’ils soient une continuité. Les indications sont là. Qui suis-je pour contester ce que saint Paul VI ou saint Jean-Paul II ont approuvé ? 

Certains éléments de la liturgie de saint Paul VI semblent pourtant en discontinuité par rapport au rite romain (lectionnaire, oraisons, prières eucharistiques, etc.), qu’en pensez vous ? 

Il y a des nouveautés de structure, c’est indéniable (lectionnaire très changé, quatre prières eucharistiques). Mais tout dépend par rapport à quel moment l’on se situe. La liturgie est un fleuve de la tradition vivante qui ne cesse de vivre. Si l’on compare 1969 à 1962, il y a évidemment des changements. Mais à partir de quand n’y-a-t-il qu’une prière eucharistique ? On ne connaît pas tout et la recherche ne cesse d’évoluer. Peut-être les choix de la réforme liturgique sont-ils un peu datés aujourd’hui. Mais est-ce que tout ceci relève de la rupture ? Est-ce une évolution ? Comment qualifier ce changement ? Sacrosanctum Concilium disait que l’on ferait peu de changements et seulement s’ils étaient utiles aux fidèles. Quatre prières eucharistiques sont-elles utiles ? Personnellement, je ne puis juger une décision qui est très au-dessus de moi et je veux appliquer les normes, sans chercher à savoir si je suis tenu d’y obéir, car je pars du principe que c’est le cas. Je pense que ces normes existent pour le bien des fidèles. Et puis les évêques ont approuvé la plupart de ces changements, ça n’a pas été fait par une petite équipe seulement. Ça ne veut pas dire que c’est forcément bon, mais cela me parait meilleur que si une petite équipe avait tout fait à elle seule, sans approbation extérieure.

Certaines de vos propositions ne sont-elles pas un peu audacieuses ? Si certaines peuvent être reçues favorablement (prière universelle chantée), je suis plus sceptique sur la procession des offrandes et l’absence de procession de sortie, ces deux usages étant peu répandues en France…

La plupart de ces propositions se trouvent dans les textes liturgiques, en particulier dans la PGMR, qui décrit la manière dont on procède habituellement (tout en donnant une certaine souplesse). La procession des offrandes est selon elle un « usage à recommander ». La participation n’est pas le fait de faire plein de choses, mais l’association de soi-même à la célébration de la mort et la résurrection de Jésus. Saint Paul le dit bien : « Je vous exhorte donc, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte » (Rm 12, 1). Le pain et vin, matières de l’Eucharistie, sont dits « fruits de la terre et travail des hommes » à l’offertoire (qui n’est pas seulement présentation des dons). C’est l’assemblée qui s’offre elle-même par le pain et le vin, et d’ailleurs, les fidèles s’associent à cette offrande par la quête. 

Si on met bien en valeur la procession des offrandes, les fidèles comprendront qu’ils doivent s’offrir eux-mêmes. L’on reçoit Jésus, mais l’on doit aussi se donner à Lui. Comme dans le mariage, où les époux se donnent l’un à l’autre. Cela se manifeste dans l’offertoire. J’ai souvent vu une procession des offrandes, ce n’est pas difficile à mettre en place, cela peut aider les gens à s’offrir « pour la gloire de Dieu et le salut du monde ». 

Quant à la prière universelle, je ne l’ai jamais vue chantée en paroisse. Mais je l’ai souvent vue mal faite, avec un lecteur qui prie au micro par exemple, si bien que la prière des fidèles devient celle du lecteur ! Non, c’est le diacre qui doit présenter les intentions et l’assemblée doit s’y associer par un refrain ou le silence. J’insiste, la prière universelle revient en priorité au diacre. 

Ces deux rites, la procession des offrandes et la prière universelle, sont l’expression du sacerdoce baptismal, par lequel nous pouvons intercéder pour le monde. Cela vaut donc le coup de bien les mettre en œuvre.

Pour la procession de sortie (qui ne fait d’ailleurs pas partie du rite), elle sera plus difficile à abolir ! Reste qu’elle casse un rythme ternaire dans la Messe où chaque temps s’achève par une oraison. Par ailleurs, je tiens aussi à une certaine sobriété : il ne faut pas rajouter des choses en plus du rite. Les pieux exercices sont louables, mais ne font pas partie de la liturgie. La Messe s’achève par l’envoi, Ite, missa est, à l’impératif, « allez » ! Saint Jean-Paul II a beaucoup commenté cet appel à la mission. Ajouter un autre rite vient rendre illisible ce dernier rite, celui de l’envoi, donné par le diacre. Alors historiquement, on rajoute de pieux exercices. C’est bien, mais il y a d’autres moments pour cela.

Le problème de la célébration de la Messe de saint Paul VI ne tient-il pas aussi aux nombreuses options qui s’y trouvent (multipliées dans l’édition française) ?

C’est une très bonne question. La nouvelle traduction du missel est tout de même plus fidèle et a réduit beaucoup de possibilités, je pense par exemple à l’introduction du rite pénitentiel (il en reste quelques-unes, notamment dans la traduction de l’Orate fratres). Il est toutefois vrai que le nouvel Ordo Missae a plus de possibilités que l’ancien. Est-ce un problème ? Je ne veux pas d’abord le voir comme tel. En effet, ces différents choix relèvent le plus souvent d’un souci pastoral. Le plus souvent, c’est le prêtre qui fait ce choix. Le problème serait qu’il fasse son choix en fonction de ses goûts (et il le fait hélas souvent). Mais le choix dans un cadre donné, la liberté, n’est pas un problème, elle honore même la nature humaine. Je trouverai problématique de trouver la liberté problématique. Quelle forme d’esprit ou de psychologie cela signifie-t-il ? Le choix est pour le bien des gens. Cela demande une vraie formation, capacité à trouver le bien des gens. C’est ce que demande le concile lorsqu’il appelle à une « meilleure formation des fidèles et du clergé ». Idem dans Desidero desideravi du pape François. Le problème n’est pas le choix, mais la formation en vue de ce choix. 

Par exemple, je célèbre souvent en EHPAD, pour cinquante personnes. La capacité attentive d’une assemblée en EHPAD n’est pas la même que celle d’un jeune de 25 ans ! Si je n’avais que le canon romain, une partie de l’assistance risquerait de s’endormir. Plus encore si le canon était à voix basse. le temps de se réveiller, ils ne communieront pas après. Je prend donc une prière eucharistique plus courte afin que les gens aillent jusqu’à la communion, ce qui est complexe dans un EHPAD. Donc il faut différents choix pour qu’il y ait une meilleure réception du sacrement. Le choix, je le répète, n’est pas problématique en tant que tel. D’ailleurs, ces choix peuvent être encadrés par les textes et par les fidèles.

Pourquoi n’avoir pas parlé de l’Office divin ?

Bonne question. Je ne suis pas un grand écrivain et dans le cas de l’office, il faudrait écrire un autre livre ! Je ne me sens pas de le faire. Et hélas, l’office a peu de place dans la vie liturgique des fidèles. Tous les matins, j’ai les Laudes avec mes paroissiens et nous sommes douze. Comparez avec le millier de fidèles à la Messe dominicale. D’autre part, la mise en œuvre de l’office est moins problématique, puisque c’est moins usité. Il y a donc moins de désobéissances qu’à la Messe. 

Pourquoi faire l’éloge de l’orientation, n’est-ce pas un peu « tradi » ? 

C’est le chapitre cœur du livre, c’est un thème que je porte en moi depuis très longtemps. J’ai bien conscience de jeter un pavé dans la mare sur ce point, car c’est très ancré dans la tête des gens. On leur a pourtant menti sur ce point. Le concile ne parle jamais du « face au peuple ». Il est tout juste mentionné dans la manière de construire de nouveaux autels, dans un bout de paragraphe. Même dans le missel en français, les rubriques partent du principe que le prêtre célèbre ad orientem

Mais il y a là un enjeu énorme : il s’agit de comprendre que la Messe est tournée vers le Père, le Christ s’offre au Père. Le dialogue entre l’Eglise et le Christ dans la liturgie de la Parole est suivi du moment où le Christ tourne l’Eglise vers le Père. Par ailleurs, la prière eucharistique s’adresse au Père, le Pater suit immédiatement le canon, tout ceci est un mouvement ascendant. Il ne s’agit pas seulement d’être tournés vers l’Est géographique ou « intérieur » (comme le disait Ratzinger), mais aussi d’être tournés vers le Père. Sans quoi l’on ne comprend plus pourquoi l’on n’est plus  dans un dialogue. Dans d’anciennes fresques chrétiennes : l’on voit la main bénissante du Père (Saint-Clément à Rome) en haut de l’abside. Dans mon église (datant de 1957), il y a une grande fresque eucharistique au fond de l’abside où le Christ bénit les oblats et montre le Père. La Messe « orientée » l’est d’abord vers le Père Je n’ai jamais trouvé justification de l’ad orientem sur ce point, et c’est un peu dommage.

D’autre part, l’ad orientem nous permet de lutter contre le cléricalisme (qui reste un mot-valise malgré tout). Il est en effet un peu gênant d’avoir le visage du prêtre en face de soi sans cesse, cela peut être gênant pour lui comme pour les fidèles. Et s’il est un peu séducteur, cela peut avoir des effets pervers. Il y a d’ailleurs un texte des évêques de France datant de 1957, qui met en garde contre les inconvénients du « face au peuple ».

Après, il faut être souple. Se retourner du jour au lendemain, avec brutalité, va blesser les fidèles. Il faut donc expliquer et accompagner. Cela dépend aussi des circonstances. Dans une Messe d’obsèques, par exemple, il faut être très délicat. Dans une grande église, le « face au peuple » peut être moins gênant. Mais dans une petite église, cela vaut le coup de se tourner dans la même direction, car le prêtre n’est pas en train de parler aux gens, mais au Père. Et l’on peut imaginer prendre du temps pour former l’assemblée. 

Vous avez écrit sur les racines juives de la Messe, pensez-vous que la liturgie rénovée exprime mieux que l’ancienne cet héritage juif que vous aviez alors souligné ?

Pour ce qui est de comparer les deux formes, je serais incapable de répondre ! Dans mon ancien livre, j’avais montré (après le père Louis Bouyer de bienheureuse mémoire) qu’il y avait des héritages juifs dans les deux formes du rite. Mais je ne sais pas dans quelle forme l’héritage juif se retrouve le mieux. Pour la plupart des éléments plus antiques, cet héritage est commun aux deux formes : parement de l’autel, liturgie de la parole, etc. Après, il y a aussi des apports propres. Par exemple, en forme ordinaire, les prières de l’offertoire sont typiquement juives, ce sont des prières de bénédiction du repas chez les juifs. En forme extraordinaire, on peut penser à la prière Aufer a nobis qui fait référence au Saint des saints, sanctuaire de Jérusalem. [Je le dis in petto]. Je ne saurais pas dire laquelle des deux se rapproche le plus des racines juives de notre Messe. Je ne suis pas un bon connaisseur de la forme extraordinaire, je ne l’ai pas beaucoup célébrée et jamais en Messe chantée. Je suis un simple curé qui sait seulement que la liturgie est bonne pour Dieu d’abord puis pour les fidèles ensuite.

Peut-on parler d’un nouveau mouvement liturgique ? On sent par exemple que si les jeunes aiment le grégorien, plus que leurs aînés globalement, ils l’aiment à petite dose ; qui serait prêt à lui accorder la première place ?

Eh bien d’abord moi !

Je répondrai en deux temps. D’abord, non, je ne vois pas poindre un nouveau mouvement liturgique. Dans notre monde post-68, les jeunes n’ont rien reçu, puisqu’il y avait une volonté de ne rien transmettre. Pour un mouvement liturgique, il faut une culture liturgique, que beaucoup n’ont pas reçu. Alors on aborde la question sous un angle affectif, voire individualiste, ce qui n’est pas bon du tout pour un mouvement liturgique. Par ailleurs, il n’y a pas d’école de la liturgie. Où est la place de la formation liturgique dans la catéchèse paroissiale ou familiale (en-dehors de quelques exceptions dont « Esprit de la Liturgie ») ? Desiderio Desideravi ne vient pas par hasard. Nous avons l’habitude de faire des choix qui sont basés sur le ressenti, « Je veux, je choisis ». Que veut Dieu, Lui ? Et que veut l’Eglise ? Suis-je conforme à la volonté de l’Eglise ? On est dans une culture individualiste, où la dimension communautaire de la liturgie est plus difficile à mettre en œuvre.

Ensuite, plus positive, Jean-Paul II et surtout Benoît XVI furent deux grands papes liturges. Et il y a eu une génération de prêtres formés à leur école. Se sont formés et continuent à le faire. Quand ils seront évêques, puisque l’évêque est le liturge de son diocèse, prenant liturgie selon indications de Benoit XVI, selon une herméneutique de continuité. Donc on pourra peut-être espérer un mouvement liturgique, qui n’est d’ailleurs pas né de la base, mais de personnes bien intentionnées qui se sont formées ; cela a suffi. La clef, c’est la formation, c’est ce que demandent Vatican II et Desiderio Desideravi. Le Pape François a eu bien raison d’avoir écrit ce dernier texte pour nous appeler à nous former à la liturgie.  

Propos recueillis par Isidor de Kiev.

Vous retrouverez ce livre en vente sur le site des Editions Artège

4 réflexions sur “L’esprit de la Messe de saint Paul VI (Jean-Baptiste Nadler)

  1. Jacques Fauchille

    Cependant, le Nouveau rit restera celui de l’ à- peu – près qui donne de la médiocrité et de place à l’ excellence liturgique , comme accès à la transcendance, à l’adoration du Dieu Tri-Unité. Par ailleurs, la liturgie Xtienne s’inscrit ds une rupture d’avec le judaïsme, des Pères l’ont bien notés, de même que la fête de Pâques Xtienne sera en rupture avec celle juive, que le premier jour de la semaine deviendra la célébration de la Pâques et non plus le sabbat, etc…

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